ET CA SE PRETEND HEROS POUR LA JUSTICE !
Moi, moi j'les connais ces sales factions qui font couler le sang
pour rien et je les évites ! Parce que même pour moi, pauvre vieille
dame avec un simple petit marteau de combat premier prix pour me
défendre, c'est dangereux d'aller acheter des légumes sur le marché.
Bon j'vous avoue que je suis pas très prudente plus d'une fois, Hino
là, je sais pas s'il est gérontophile ou quoi... Ou Onizuka une fois
derrière la chariotte... J'ai plus su m'assoir pendant des jours
entiers, je suis restée longtemps enfermée dans une crypte secrète à
cause de ces fichus gardiens des enfers... L'Ombre de Kilinae aussi ça
me fiche les boules, mais ils n'ont pas encore réussi à m'avoir eux, hé
hé hé...
Enfin bref, y'a un type là chez les tits zhommes verts,
il cherche une bobine de fil, et comme moi je tricote, un genre de
passe-temps mais légal, je comptais sur lui pour me filer du matos.
J'avais donc accepté de l'aider. Bon okay, j'ai un peu foutu le bordel
: j'ai renversé un sac de patates pour chercher et un fichu coucou m'a
explosé à la tronche, mais j'y mettais toute ma bonne volonté !
C'est
après que j'ai soigné mon bobo à la tête (j'étais tombée et je m'étais
fait mal quand le coucou m'avait sauté à la tête) et que j'ai repris
mes recherches, qu'un genre de bagarre a éclaté dehors. Alors bon, je
suis sortie voir, la curiosité ça ride pas.
Atalante, Ombre,
hiiii ! Je soulevai mes jupes et couru pour me mettre à l'abri derrière
des types qui criaient des trucs du genre :
"Pour la justice !"
"Sauvons les innocents des mains assassines de l'Ombre de Kilinae !"
"Les vieux et les enfants par ici !"
Je
suivis alors la masse de triple-pattes vers l'intérieur de l'auberge.
Jean et Larosius, dont j'avais entendu parler du courage essayèrent de
bloquer la porte. Ils savaient ce qu'ils faisaient, trop la classe !
Je
me tournai alors vers une femme histoire de commenter un peu ce qu'il
se passait. Vous savez, à mon âge j'ai besoin de dire tout ce que je
pense, je crois que mes neurones du silence ont grillé quand j'ai eu 75
printemps.
Et là POUF ! Le trou noir. Larosius m'avait frappée dans le dos...
¤ ¤ ¤
Bon après quelques explications il s'est excusé, pauvre petit, il
manque d'expérience, c'est pas comme Dame Roberte. Et alors que je
parlais avec lui de ma passion pour le tricot, j'aperçus Mr Much et
Jean qui traficotaient dans un coin près des lits. Curieuse et espérant
voir des hommes nus, je m'approchai discrètement... (Je courrai, bavant
partout et faisant trembler la terre à chaque pas)
"CALIIIINNNNN !"
Couic.
L'onde de choc que m'avait envoyée Jean me projeta contre le mur, je retombai inconsciente...
¤ ¤ ¤
Rhalala c'est pas demain la veille du jour où je pourrai changer mon
vieux casque tout usé contre un tout neuf. Parce que bon, ce petit
galopin de Jean, il m'a chouravé ma bourse pendant que j'étais dans les
pommes ! En compensation de la peur qu'il a eu qu'il dit.
J'en
ai parlé à mon chef, il a dit que lui aussi aurait eu peur à la place
de Jean. A cause du bruit que je fait en sautant sur le plancher. Il
est vraiment temps que je demande à Naeria le secret de son ventre plat
et de ses petites fesses... Je trouve quand même que la réaction de
Jean était disproportionné. Et les excuses qu'il sort... Je vous
raconte pas ! Mais bon, pas folle la guêpe, je ne lui parle plus
directement, il parle à mon avocat maintenant, j'trop peur moi de
l'Escorte-union, ces bouffeurs d'enfants, ces violeurs d'estropiés, ces
tueurs de vieillards...
Puis ça résout pas mes problèmes d'argent tout ça. Comment je vais payer le foin de Jean-Philippe maintenant ?
¤ ¤ ¤
Il me fallait un plan. Premièrement : où trouver de l'argent ?
Réponse : dans le coffre du gardien des enfers Onizuka d'après le poney
! Et il se trouvait justement que j'avais des contacts avec Onizuka...
Lorsqu'il était parti énervé du camps des gardiens des enfers, je
l'avais croisé dans une ruelle de Melrath Zorac. Mon derrière faisait
la largeur de la ruelle et je n'avance pas très vite vous savez ! Il
avait menacé de répandre mes tripes sur le sol mais sans grande
conviction, il était seul, vraiment seul. Finalement - je ne sais pas
s'il m'a pris pour un animal de compagnie ou s'il avait vraiment besoin
de moi - il m'a gardée en vie et m'a forcée à l'accompagner, porter son
équipement, lui concocter les potions de jeunesse dont Dame Roberte
n'avait transmis le secret qu'à moi, achever les bêtes qu'il laissait
involontairement en vie... Je n'étais pas si mal lotie en fait ! Il me
menaçait régulièrement mais n'a levé la main sur moi qu'une seule fois,
pour me démontrer sa puissance. J'ai cru que j'allais en mourir... Je
suis restée inconsciente plusieurs jour...
Mais j'aspirais à autre chose !
Un
jour, alors que l'on était en ville, on croisa rapidement le poney. Un
signe et il compris ce que je voulais. Je dis à Onizuka que j'avais
besoin de faire pipi et retrouvai Vanceslas derrière la taverne.
"Vanceslas,
mon fier destrier ! L'homme effrayant qui m'accompagne, dont la tête
est mise à prix partout mais que personne n'ose défier... Je peux le
vendre ! Je ne m'enfuirai pas, nous avons besoin de cet argent !
- ...
-
Oui je sais, cela a l'air irréaliste mais même lui a vu mon potentiel
et a besoin de moi. Trouve de fiers guerriers justes qui voudraient
partager la prime avec moi, et... Le 14 de la période Pluvia, à l'aube,
mène-les en haut des cimes. Je dois y retourner, je compte sur toi
MagicalPonay !"
Au moment du départ j'étais nerveuse. Et
si Vanceslas ne trouvait pas de combattants assez courageux ? Et si de
fureur Onizuka s'en prenait d'abord à moi et que je ne pouvais fuir ?
Et si ...? Non notre plan n'était pas sans faille, mais notre espoir
les comblerait !
J'abattis ma hache sur le crâne d'un grizzly
qui bougeait encore lorsque j'entendis enfin le son des sabots de
Stanislas accompagné d'un ou peut-être deux hommes. Onizuka aussi avait
compris, et, pris entre les étrangers se rapprochant et la caverne du
tigre impérial des glaces, il avait pour seule solution de se battre.
il me lança un regard mauvais mais déjà une flèche manquait de le
toucher et détournait son attention. Vanceslas s'approcha de moi en
galopant, saisit rapidement ma robe dans ses dents et s'envola.
La
première étape s'était déroulée sans accroc, il ne nous restait plus
qu'à attendre tranquillement notre rémunération à l'auberge, si les
combattants justes s'en sortaient...
¤ ¤ ¤
Et crotte de bique, il me manquait encore deux cent pièces d'or ! J'examinais les post-it qui couvrait l'armoire de ma chambre.
"PQ, Apéricubes, beurre, casque levèleukaranteuhuitte, sel, Actimels, Pâtes, Savon kisenbon"
"Chercher des cocons de chenilles pour l'autre taré"
"Tuer suffisamment de momies pour que Mystika pense qu'elle a la paix. OR A LA CLEF"
"Filer des pièces d'or à la faction quand j'en aurais"
Ah voilà ! Je savais ce qu'il me restait à faire !
Quelques
dizaines de minutes plus tard j'étais dans les ruines, combattant
vaillamment les momies enragées... Quand j'entendis un pas lourd, un
pas de guerrier. Je me retournai. Barbarian. Fuir ? Rester ? Fuir ? Il
se mit à courir vers moi quand il me vit, j'avais fait mon choix, TROP
TARD.
Incapable
de bouger, allongée dans le sable qui se teintait de rouge, je regardai
Barbarian de l'Union des archanges déchus s'éloigner...