Cher journal,

Oh tu sais comme j'étais heureuse de rencontrer cette femme. Elle était si douce et gentille avec moi. J'ai appris beaucoup à ses côtés, malgré nos différents modes de vie et de pensée.

Oh tu sais comme je suis heureuse de vivre avec mon oncle. Il est si attentionné, protecteur, parfois un peu dur et il attend beaucoup de moi, mais c'est grâce à lui si je suis là où je suis aujourd'hui.

Je la rencontrais en cachette. Je ne comprenais pas pourquoi on ne se montrait pas ensemble, elle disait que c'était mieux ainsi. On ne faisait pourtant rien de mal ! Je lui parlais de moi, elle me conseillait et me parlait d'elle, nous nous promenions, c'était une des rares grandes personnes qui acceptait de jouer avec moi.

J'étais contente de m'être fait une amie, oh si j'avais su où ça allait me mener.

Un soir, tandis que j'étais à table avec mon oncle et que j'avais passé la journée avec l'étrange femme, je ne pus m'empêcher de manifester ma joie. Sous les questions insistantes de mon oncle, je baffouillai quelques réponses hésitantes et incomplètes. Je baissai les yeux, honteuse, après lui avoir révélé notre point de rencontre, les sujets que nous abordions parfois, les idées d'indépendance qu'elle me mettait en tête, le mal qu'elle pensait de "mon monde"... Je secouai la tête de droite à gauche, des larmes roulant sur mes joues, je refusais de révéler l'identité de mon amie, essayant de préserver le peu de ce secret qui l'était encore. Quoi de tel pour énerver mon oncle ? Je regardai, apeurée, ses yeux s'enflamer, emplis de rage, et sa main s'élever lentement au-dessus de ma tête.

Il ne m'avait jamais frappé.

Et ce n'est pas ce soir là qu'il allait commencé.

Il réalisa soudain ce qu'il était en train de faire en lisant la peur dans mon regard et me saisit soudain contre lui pour me rassurer... Ou le rassurer, je ne sais pas... Il dit que jamais il ne me ferait de mal, jamais, et que je suis la personne la plus précieuse à ses yeux, qu'il a peur quand il me voit disparaître sans savoir où je suis, et... Je ne sais plus ce qu'il a dit d'autre, j'était toujours sa petite protégée, c'est tout ce qui comptait, et s'il ne voulait pas que je revois la femme de la forêt, alors je ne la reverrais plus... J'était bien décidée à lui expliquer ça le lendemain.

Je me levai donc aux aurores ce matin-là et partis immédiatement au travers de la Vallée de Ceth. Un peu avant Cyrosh, je bifurquai pour me dissimuler dans les bois. Non loin de là, je savais qu'elle m'attendait. Elle aimait dormir à la belle-étoile. Elle restait prudente, seule moi connaissais l'endroit où l'on pouvait la trouver. Je vis un sourire se dessiner sur son visage avant même qu'elle ouvre les yeux quand je criai son nom.

En un instant elle était parfaitement réveillée et avait sauté au bas de l'arbre où elle se reposait. Elle leva les yeux... Et perdit immédiatement son sourire. Elle regardait derrière moi. Elle s'apprétait à dire quelque chose quand une masse s'abatit sur ma tête. Le coup n'était pas destiné à tuer, je m'effondrai sur le sol. J'entendis le cri déchirant de douleur de mon amie avant de sombrer dans le sommeil

A l'heure où j'écris, je viens de me réveiller dans mon lit et mon oncle vient de sortir de la pièce.

Il m'a dit de me reposer sans me poser trop de questions.

J'ai remarqué le sang sur son épée.

J'ai mal à la tête, je vais suivre son conseil.

Chut Melou ! [Part 3]

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